Maquis & Garrigue

La plupart des habitats boisés du Liban ont été considérablement modifiés par l’homme. Ainsi, pendant des milliers d’années, l’abatage de nombreux arbres et le pacage des ovins (en particulier des chèvres), ont considérablement réduit le couvert végétal. En effet, à l’exception des flancs les plus à pic, et donc inaccessibles, la couverture végétale naturelle a largement diminué. On trouve donc à présent des endroits avec des arbres épars, des arbustes et des plantes couvre-sol. Il existe beaucoup de noms pour ces habitats mais aucune définition précise. Néanmoins, en règle générale, s’il est difficile de vous frayer un chemin entre les arbustes, alors vous êtes dans le maquis; si vous pouvez progresser facilement sur le sol nu dans les sous-bois, alors vous êtes dans la garrigue.

Malgré les changements provoqués par l’homme et les animaux domestiques, ces habitats sont très riches en biodiversité. En parcourant ces endroits, deux choses vous étonneront – tout d’abord, l’odeur des plantes aromatiques, et ensuite les nombreuses plantes épineuses. Ces caractéristiques sont des adaptations qui visent à réduire la perte d’eau et le pacage. C’est dans ces habitats ouverts, que les fleurs sauvages du Liban s’épanouissent. Dans ces endroits plus lumineux que sous le feuillage des bois – mais protégés de la dessiccation contrairement aux coteaux arides, des centaines de fleurs peuvent être trouvées, y compris celles sélectionnées ici.

Les Cistes (Cistus sp ) ont des fleurs fines de couleurs variées.

Une sélection de quelques-unes des fleurs sauvages du maquis et de la garrigue, d’en haut à gauche vers en bas à droite: Michauxia campanuloides, Ophrys sphegodes, iris de Palestine (Iris palaestina), orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis), asphodèle commune (Asphodelus microcarpus) et anémone de Caen (Anenome coronaria).


Avec des fleurs en abondance, les insectes se développent, c’est donc un endroit idéal pour chercher des Papillons et autres insectes.

Semblant venir de l’espace, les mantes (ci-dessus) sont très courantes dans ces endroits buissonneux. Le camouflage de chacune d’entre elles convient parfaitement au type de végétation qu’elle occupe ; elles restent immobiles pendant de longs moments lorsqu’elles traquent leurs proies qui sont des insectes.


Lorsque les plantes et les insectes foisonnent, la faune est alors également riche en oiseaux et en reptiles.

Le maquis et la garrigue sont pleins d’oiseaux car la nourriture y est abondante, comme ces espèces ci-contre le prouvent. Le verdier d’Europe (Carduelis chloris) en haut à gauche, mange des graines ; le merle noir (Turdus merula) en haut à droite, mange des vers, de petits insectes, des fruits et des baies ; le guêpier d’Europe (Merops apiaster) en bas à gauche, mange les abeilles et les guêpes ; et la pie-grièche masquée (Lanius nubicus) en bas à droite, mange de plus gros insectes.


Les reptiles prospèrent également dans ces endroits, et deux des espèces les plus caractéristiques du Liban s’y trouvent, soit dans les buissons, soit sur le sol. Le caméléon (Chamaeleo chamaeleon) en bas à droite, est un très bon chasseur d’insectes. Il peut traquer les papillons, etc. en faisant des mouvements lents et mesurés, et en se camouflant dans son environnement. Lorsque sa proie est à sa portée, il sort sa longue langue collante pour la saisir et la manque rarement. D’autre part, la tortue grecque (Testudo graeca) en bas à gauche, est un herbivore qui peine à tracer son chemin dans les sous-bois à la recherche d’herbes à manger.