Terres agricoles

On pense parfois que la vie sauvage n’est que dans les habitats dits « naturels ». Les habitats non modifiés par l’homme sont en effet très riches en biodiversité ; toutefois, un grand nombre d’espèces s’est depuis longtemps adaptées aux espaces que nous occupons. Au Liban, il ne reste aucun habitat qui n’ait pas été modifié par l’homme ; hormis les habitats urbains, les vastes zones cultivées le sont particulièrement. Néanmoins, si elles ne sont pas traitées avec trop de pesticides et d’engrais, ceux sont des territoires de chasse très recherchés par la faune. Globalement, les terres agricoles sont divisées de la façon suivante :


Oliveraies et vergers

La règle est simple, lorsque les oliviers poussent dans une région, cela signifie que le climat est méditerranéen. Depuis longtemps au Liban, les olives sont produites sur les vastes étendues de coteaux, ainsi que dans la région de la Békaa – quelques oliviers ont plusieurs centaines d’années. Depuis que des vergers ont été plantés, cet habitat s’est étendu vers le haut des montagnes. Au printemps, des tapis de fleurs sauvages poussent aux pieds des arbres, et s’étalent vers les murs de pierres, qui sont souvent utilisés pour diviser les champs ou construire des terrasses sur les pentes raides. Les coquelicots rouges (Papaver sp) – en haut à droite, se répandent vers le bas d’un mur de pierres sèches, et les becs-de-grue (Erodium sp) colorent le sol en violet. Si le sol est riche en plantes, cela attirera de nombreux insectes, qui à leur tour, inciteront les oiseaux, les reptiles, les amphibiens et les mammifères à venir.

La pie-grièche masquée (Lanius nubicus) – voir en bas à gauche, est un oiseau caractéristique des oliveraies et se nourrit des gros insectes vivant dans cet habitat, tels que les coléoptères (Coleoptera sp) – en bas à droite.

Les papillons sont fréquents dans les habitats agricoles. Le flambé (Iphiclides podalirius) – à gauche, est le plus spectaculaire d’entre eux.


Pentes en terrasses abandonnées

Les terrasses visibles sur l’image de gauche sont encore cultivées. Cependant, beaucoup de terrasses ne sont plus exploitées, en particulier celles des pentes les plus élevées et les plus raides. Ces espaces de terres sont maintenant principalement utilisés pour le pâturage des moutons et des chèvres, mais également occupés par certains animaux sauvages.

Au début du printemps, le faux Apollon (Archon apollinus) est l’un des premiers papillons à apparaître et un grand nombre d’individus de cette espèce peut être observé dans cet habitat, voir en bas à gauche ; plus tardivement au cours de cette saison, il sera possible d’observer des tortues lors d’une randonnée (Testudo graeca), voir ci-dessous au milieu. (Voir Tortues terrestres et Papillons )


Terres arables

Les grandes étendues de cultures uniques (qualifiées de monoculture) qui sont exploitées avec des pesticides et des engrais, ne sont pas des habitats propices à la vie sauvage. Cependant, les plantes et les animaux sauvages continuent à prospérer dans les champs de petite taille, où l’utilisation de produits chimiques est réduite, et dans les terrains en marge laissés en friche. Les champs d’Aammiq dans la Békaa-Ouest (à droite) offrent les conditions de vie idéales à un grand nombre de campagnols levantins (Microtus socialis hermonis), en bas à gauche. Ces animaux attirent un plus grand nombre de buses variables (Buteo buteo) – ci-dessous au milieu, et de busards qui occupent également tous les autres types d’habitats au Liban.

Le bruant mélanocéphale (Emberiza melanocephala), à gauche, avec son plumage jaune vif et sa tête noire, est un oiseau spécifique des terres agricoles.