La vie sauvage en ville – les habitats urbains
L’homme a construit des villages et des villes pour répondre à ses besoins, cependant ces endroits ne semblent pas propices au développement de la faune et la flore sauvages. Vue d’en haut (ci-dessous), les villes libanaises – comme par exemple Beyrouth à droite, ressemblent à des jungles de béton où les immenses étendues de gris s’étendent à perte de vue.
Cependant un certain nombre d’animaux s’est adapté à l’environnement urbain, et ces espèces vivent rarement ailleurs. De plus, comme il existe des espaces verts même dans les zones les plus urbanisées, et comme le Liban est sur un itinéraire de migration majeur pour les oiseaux, ces oasis de verdure abritent parfois une diversité surprenante d’oiseaux migrateurs au printemps et en automne. Les meilleurs endroits pour observer ces oiseaux migrateurs et autres animaux sauvages, sont les ruines antiques et les sites touristiques. Souvent, les villes (nos ancêtres y vivaient également), sont à l’abri de tout développement et de chasse, et possèdent souvent d’énormes bords de rivière et de vastes étendues de verdure. Les fouilles romaines du centre-ville de Beyrouth (à gauche), le château de Byblos et son site archéologique, l’hippodrome de Tyr, le site romain de Beit Mary (à droite) sont de bons exemples de sites riches en vie sauvage en plein cœur des villes.
Oiseaux
A cause du béton des villes, la température augmente bien plus rapidement en milieu urbain que dans la campagne environnante, qui est en grande partie verte au printemps. Cela crée des courants d’air chaud au-dessus des villes, que les oiseaux planeurs utilisent pour gagner de la hauteur lors de leur longue journée de migration. Jetez donc un coup d’œil sur ces volées de grands oiseaux planeurs. (Voir Migration et Cigognes).
D’énormes volées d’oiseaux planeurs survolent les villes au printemps et en automne, comme par exemple ces pélicans blancs (Pelecanus onocrotalus) sur la deuxième photo.
Certains oiseaux se sont habitués à vivre à proximité des hommes, et les villes sont devenues leur résidence principale. Parmi les oiseaux les plus fréquents à Beyrouth, on compte la tourterelle maillée (Streptopelia senegalensis) en haut à droite. D’autres oiseaux largement répandus ailleurs, atteignent leur plus haute densité dans les villes. La bulbul d’Arabie (Pycnonotus xanthopygos) – en bas à droite, préfère les jardins, parcs et habitats similaires, aux alentours.
Certaines espèces viennent au printemps pour se reproduire dans les milieux urbains, puis partent à la fin de l’été, comme par exemple le martinet noir (Apus apus). En été, ses cris perçants se font entendre partout en ville et sur les places de village. D’autres espèces descendent de leurs refuges estivaux en montagne, vers des altitudes inférieures où ils y passent l’hiver dans des conditions plus chaudes. Bon nombre de ces oiseaux viennent en ville. Le monticole bleu (Monticola solitarius) en bas à gauche, et le rouge-queue noir (Phoenicurus ochuros) en bas à droite, occupent les zones rocheuses des villes en hiver – en particulier les ruines.
Mammifères
La plupart des mammifères sauvages ont peur des humains et restent loin des villes et villages (voir Mammifères). Cependant, c’est le contraire pour certaines espèces, qui nous sont associées et se sont imposées à nos côtés. Au Liban, comme ailleurs, cela est particulièrement vrai pour la souris domestique (Mus musculus praetextus), le rat surmulot et le rat noir (Rattus norvegicus et Rattus rattus). Considérés comme animaux nuisibles et porteurs de maladies, ils vivent proches de nous et se nourrissent de nos détritus. Des études récentes dans plusieurs capitales du monde révèlent qu’en raison des grandes quantités de déchets produits par nos sociétés, les rats sont plus que jamais répandus. On estime qu’à Londres, vous ne serez jamais à plus de 4 m d’un rat – des statistiques similaires peuvent être appliquées à Beyrouth.
D’autres espèces apprécient nos ordures mais sont liées de façon moins étroite à la vie urbaine. Parmi elles, on compte par exemple la martre (Martes foina syriaca) et le chacal doré (Canis aureus syriacus). En particulier lorsque les habitats boisés sont proches des villes, l’effroyable cri du chacal peut être entendu pendant la nuit. Cela n’est d’ailleurs pas étonnant qu’il est surnommé « Ibn Awa » – ce qui signifie le fils du hurlement.
Enfin, les chauves-souris sont des mammifères que vous pouvez voir facilement presque partout au Liban, y compris dans les villes. Une espèce est particulièrement fréquente et sort un peu avant la nuit, c’est la pipistrelle de Kuhl (Pipistrellus kuhli). En vous promenant la nuit près des arbres, si vous voyez une grande forme noire volant au-dessus de vous, c’est probablement une roussette égyptienne (Rousettus aegyptiacus). Dans les villes côtières, on peut régulièrement voir d’énormes chauves-souris, fréquentes dans les jardins et là où il y a des fruits à manger.
Lors d’une promenade sur la côté sauvage d’une ville littorale, pendant la nuit, vous rencontrerez sûrement des souris domestiques (Mus musculus praetextus) et des roussettes égyptiennes (Rousettus aegyptiacus).