Forêts de chênes méditerranéens
Avant l’arrivée de l’homme, une grande partie du Liban était couverte par des forêts de chênes. Les trois principales espèces de chênes au Liban sont les suivantes:
Nom | Répartition mondiale Distribution | Répartition au Liban | Caractéristiques |
Chêne de Brant (Quercus brantii) | Iran, Iraq, Turquie, Liban | 1 400 – 1 800 m d’altitude | ہ feuilles caduques; grands, gros glands ayant une enveloppe velue |
Chêne kermès (Quercus calliprinos) | Turquie, Syrie, Liban et Palestine | 0 – 1 500 m d’altitude | ہ feuilles persistantes; glands longs et fins |
Chêne de Chypre (Quercus infectoria) | Région méditerranéenne | 500 – 1 500 m d’altitude | ہ feuilles persistantes; petits glands |
Comme on peut le voir dans le tableau ci-dessus, les chênes poussent naturellement depuis le niveau marin jusqu’à 1 800 m d’altitude. En montagne, les forêts de chênes sont persistantes (c’est-à-dire que les arbres gardent leurs feuilles toute l’année). Mais à partir d’environ 1 400 – 1 500 m d’altitude, l’espèce change et devient à feuilles caduques (c’est-à-dire que les arbres perdent leurs feuilles en hiver). Il s’agit d’une adaptation au climat. Les feuilles persistantes des altitudes les plus basses ont des couches épaisses, et peuvent ainsi conserver l’eau nécessaire pour survivre à la chaleur estivale. Sur les flancs plus frais des hautes altitudes, les conditions estivales sont moins difficiles, mais les arbres n’ont pas accès à l’eau quand il gèle en hiver, ils perdent alors leurs feuilles.
Les chênes kermès (Quercus calliprinos), avec leurs glands longs et fins (à droite), sont fréquents dans les forêts de plaine, comme illustrés ici dans la Réserve naturelle de Bentael (ci-dessus).
Bien que très réduites, en raison des activités humaines, ces forêts sont un refuge pour toutes sortes d’animaux sauvages. Sous le feuillage des arbres, on trouve une couche d’arbustes et des plantes couvre-sol. Toutes sortes de fleurs peuvent y être observées, y compris le cyclamen de Kos (Cyclamen coum) à gauche, et l’Iris histrio (Iris histrio) à droite.
Chênes et autres plantes sont une source de nourriture abondante pour une quantité d’invertébrés, qui sont à leur tour mangés par de nombreux oiseaux. Voici les oiseaux les plus courants: le merle noir (Turdus merula), la fauvette babillarde (Sylvia curruca), la fauvette mélanocéphale (Sylvia melanocephala) en haut à droite, l’hyppolaïs pâle (Hippolais pallida) en bas à droite, le pouillot véloce (Phylloscopus collybita) en haut à gauche, et la mésange charbonnière (Parus major).
glands sont les fruits des chênes. C’est la nourriture d’un certain nombre d’espèces animales, telles que le geai des chênes (Garrulus glandarius), en bas à gauche, dans la main d’un poseur d’anneau (voir Oiseaux). Cet oiseau qui se nourrit exclusivement de glands, les enterre en automne pour les temps difficiles en hiver.
Les chênes sont un refuge pour de nombreuses espèces de mammifères libanais – par exemple, pour le blaireau (Meles meles canescens) en bas à gauche ; pour le sanglier (Sus scrofa lybicus) ci-dessous au milieu, qui est un omnivore et se nourrit d’insectes, de mollusques, de fruits, de champignons et de petits mammifères, etc. ; et pour l’écureuil de Perse qui est exclusivement herbivore (Sciurus anomalus), en bas à droite.
* * Blaireaux et écureuils – crédit photographique M. Abi Said
Les Forêts de chênes méditerranéens étaient largement réparties dans tout le pays. Cependant, seulement certaines d’entre elles subsistent, car les arbres ont été abattus depuis l’antiquité pour construire des maisons et cultiver les terres. De nos jours encore, la couverture forestière diminue en raison des incendies, de l’urbanisation, et de la dégradation des habitats – voir Forêts de pin et Maquis et garrigues. Néanmoins il existe encore des forêts de chênes caractéristiques dans les Réserves naturelles d’Arz el Shouf, de Horsh Ehden, de Bentael et d’Aammiq, à Jabal Moussa, et dans beaucoup d’autres endroits.