Semi Désert

Plus connu pour ses espaces côtiers méditerranéens étonnamment verts et ses hautes montagnes enneigées, le Liban compte également un habitat semi-désertique dans le Nord de la Békaa. Près du Mont Hermel, la pluviométrie indique seulement 250 mm par an, et plus de 800 mm sur la côte. Cette différence s’explique par la présence des hautes montagnes de la chaîne du Mont-Liban, qui captent une grande partie de la pluie avant qu’elle n’atteigne la plaine de la Békaa. Littéralement, la région est appelée « ombre de pluie » de la Qornet es Sauda.

Avec de faibles précipitations, peu de plantes poussent. Les seules qui poussent sont typiques des habitats arides.

En plus des vastes affleurements de roches et des fines couches de sol, on trouve des arbustes à croissance lente, éparpillés et entrecoupés par de fines couvertures de fleurs annuelles vivaces. L’un des plus fréquents est le petit arbuste épineux appelé Pimprenelle épineuse (Sarcopoterium spinosum), qui pousse également ailleurs dans le pays. Les autres plantes comprennent des espèces, telles qu’ ArtemisiaHaloxylonSalsolaAchillea, et Scorzonera.

Ce type d’habitat est beaucoup plus fréquent dans les pays voisins. Au Liban, il est en fait dans le prolongement direct du désert syrien via la vallée de Homs.

Vous pourriez vous attendre à ce que la région soit dépourvue de vie et qu’elle ne vaille pas la peine d’être visitée – mais vous auriez tort de ne pas le faire! Malgré que la production végétale soit faible, dans les déserts et les semi-déserts, en raison du manque d’eau – il y a donc peu d’insectes et autres animaux, la faune et la flore y sont très spéciales. De nombreuses espèces se sont adaptées à ce type d’habitat où la vie est difficile, et une visite sera récompensée par des observations très étonnantes. Cela est particulièrement vrai pour les oiseaux.

Les espèces suivantes ne se trouvent que dans ce type d’habitat au Liban: le courvite isabelle de couleur crème (Cursorius cursor) ci-dessus à droite, l’ammomane élégante (Ammomanes cincture) au centre à droite, l’ammomane isabelline (Ammomanes deserti), l’alouette bilophe (Eremophila bilopha) en bas à droite, le dromoïque du désert (Scotocerca inquieta) en bas à droite, et le traquet deuil (Oenanthe lugens) en bas à gauche.

Comme on peut le voir ci-dessus, la plupart des oiseaux des déserts sont colorés de la même façon que les rochers et le sable qui les entourent. Ce n’est pas le cas du traquet deuil qui a un plumage noir et blanc et dont l’habitude est de rester dans les buissons épineux (ce qui le rend assez étonnant d’ailleurs).

Ce ne sont pas seulement les oiseaux qui vivent ici – il y a également beaucoup de serpents et de lézards, comme cet agame d’Europe (Laudakia stellio), à droite. Les reptiles prospèrent dans les déserts, car ils ont besoin de beaucoup moins de nourriture qu’un mammifère de taille équivalente. Ils ne sont pas obligés de maintenir leur température corporelle constante, comme les animaux au sang chaud ou « endothermiques », et peuvent adapter leur comportement en fonction de leurs besoins, pour se réchauffer ou se refroidir. (Voir Reptiles.)

Les foyers de populations sont peu concentrés dans les déserts et les semi-déserts, car l’agriculture n’est possible qu’avec des systèmes d’irrigation. La présence humaine étant rare, les carnivores tels que le chacal – à gauche, peuvent y vivre sans inquiétude.